Les Enfants de la Lune
Tollen arrive enfin dans son village après quelques jours de marche. Alors qu'il se sent soulagé d'avoir atteint sa destination, sa joie le quitte quand il voit que l'unique porte d'entrée vers son village est ouverte en plein milieu de l'après-midi. Stesara se précipite à l'intérieur. Elle pousse un cri de terreur quand elle voit des cadavres jonchés le sol. Tollen la rejoint rapidement et constate que de nombreux villageois ont été tués.
— J'imagine qu'on ne peut pas aérer, dit Hélène, en se bouchant le nez.
Richan allume une torche. Le groupe se déplace alors plus profondément dans le village. Au niveau des chambres, ils trouvent de nouvelles victimes.
— C'est un cauchemar ! s'écrie Stesara. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ici ?
Un jeune homme, intrigué par la voix qu'il vient d'entendre, sort de nulle part.
— Stesara, c'est bien toi ? demande-t-il.
— Toba ! se réjouit la jeune fille.
Stesara accourt vers son ami lorsqu'elle remarque qu'il est blessé au niveau des côtes. En dépit d’un bandage de fortune, sa plaie lui provoque de fortes douleurs.
— Doucement, dit Tollen, il n'a pas l'air en forme.
Richan ausculte le jeune survivant, l’allonge sur une table, le soigne avec les outils qu'il trouve à sa disposition et recoud sa plaie. Toba se repose quelques heures pendant que Tollen et les autres évacuent les cadavres pour les brûler. Stesara, quant à elle, reste au chevet de son ami tout ce temps.
Alors que la nuit tombe et que Tollen fait ses adieux à tous les villageois incinérés, le jeune Toba se réveille. Tous partagent alors un repas chaud.
— Que s'est-il passé ? demande Tollen à Toba.
— Une escouade d'environ cinquante soldats nous est tombée dessus, dit-il. Ils cherchaient une immortelle. Comme on ne savait pas de quoi ils parlaient, ils ont tout saccagés et tués tous ceux qui n'obéissaient pas. C'était il y a deux jours.
— Mince, dit Hélène. C'est ma faute ; c'est moi l'immortelle.
— Quoi ? demande Toba.
— Le chef de cette armée s'est mis en tête de l'épouser, explique Tollen. Il savait qu'elle était avec moi. Il a pensé que j'allais la ramener ici. Il a eu raison mais il est arrivé deux jours trop tôt. Tout ça est de ma faute...
— Non, Tollen ! Ce n'est pas vous qui avez tué nos amis...
— J'ai brûlé les cadavres des victimes. Mais tout le village n'y était pas. Où sont les survivants ?
— Ils ont été enfermés dans des cages et envoyés dans des usines pour y travailler de nuit. J'ai réussi à me cacher. Ils ne m'ont pas trouvé. Je suis seul ici.
— Maintenant, c'est clair, dit Tollen en colère. Pour la sécurité de ma fille mais aussi pour la liberté de mon peuple, nous allons tuer Sylbras !
— Vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe ? demande Toba perdu.
— Un déglingué immortel et radioactif a pris la tête du plus grand royaume de ce monde, explique Hélène. Notre ami Richan ici présent pense qu'on pourra trouver dans cette montagne de quoi construire une arme capable de le détruire.
— Par où chercher ? demande Tollen à Richan.
— Ce village a clairement été bâti dans un ancien bunker. Il doit y avoir une cache dissimulée.
— On vit ici depuis des siècles, dit Toba. On l'aurait vue.
— Maintenant que j'y pense, nous avons un sanctuaire au sein de notre village où nous prions les enfants de la Lune. Des stèles ont été déposées avec leur symbole, c'est peut-être un indice...
— Allons voir.
Tollen conduit Richan dans ce lieu sacré. De nombreuses rangées de sièges font face à un imposant bouclier de fer de plus de deux mètres de diamètre. En son centre se tient un cercle barré.
— C'est ça le symbole ? demande Hélène. C'est juste un panneau interdit.
— Ce n'est pas une stèle, explique Richan. C'est une porte. On doit trouver un moyen de l'ouvrir.
Les cinq se mettent à forcer la porte avec de grandes barres métalliques. Au bout d'une heure, non sans mal, la porte s'ouvre enfin et donne sur un grand hall desservant plusieurs salles. Richan trouve un boitier électrique :
— Tollen, tu devrais remettre tes lunettes. Et toi Toba, tu devrais rester ici d’autant que tu n'as pas de lunettes similaires.
Richan actionne le courant ; toutes les pièces s'éclairent. De nombreux ordinateurs se mettent en route. Le scientifique exulte.
— J'avais raison, s'écrie-t-il. On est dans une ancienne base scientifique.
— Tout ça, juste derrière notre nez ! dit Stesara.
Tout à coup, alors que l'équipe n'a pas eu le temps de tout explorer, une voix, sortie d'un appareil électronique, se fait entendre :
— « Quelqu'un me reçoit ? Répondez. Est-ce que quelqu'un m'entend ? »
— Qui est là ? crie Tollen.
— Ça doit venir d'une radio, dit Hélène.
Stesara qui s'est avancée dans le laboratoire parvient à trouver la source du signal.
— C'est ici, dit-elle.
Les autres accourent. Richan attrape la radio et prend la parole.
— On vous reçoit, dit-il. Qui êtes-vous ?
— Et vous ? reprend la voix. Comment avez-vous trouvé cet endroit ?
— Nous vivions dans cette montagne, répond Tollen.
— Comment ? dit la voix abasourdie. Vous êtes un mutant aux yeux bleus ?
— Oui, dit-il. Mais ça ne me dit pas qui vous êtes.
— Un instant.
Un long silence s'installe jusqu'au retour de la voix.
— Ici, le commandant en chef Rubston, dit une voix différente de la première. Je retransmets notre conversation. C’est incroyable que votre peuple soit encore en vie après toutes ces années.
— Vous êtes un enfant de la Lune ? demande Stesara.
— C'est ainsi que vous nous appelez ? demande le commandant. En effet, nos ancêtres ont fui la Terre pour éviter d'être contaminés. Ils sont allés sur la Lune où ils ont construit un accélérateur de particules. Grâce à cette source d'énergie illimitée, ils ont pu terraformer la Lune. Notre colonie abrite maintenant près de dix mille individus. Nous connaissons votre mutation ; nos ancêtres vous ont étudiés. Ils vous ont baptisés « Homo Luminis ».
— Nous avons tellement de questions, dit Tollen.
— Et nous y répondrons. Nous en avons également. Je vous propose qu'on se les pose à tour de rôle. Est-ce que le virus circule encore sur Terre ? Nous n'avons plus de contact avec la surface depuis plusieurs siècles. On ne sait donc plus rien de la situation chez vous. Vous imaginez notre joie quand nous avons vu qu'une base s'est remis en marche.
— D'après les études que j'ai menées, répond Richan, je ne pense pas que c'était un virus. Pour répondre à votre question, ce que j'appelle le « Human Rising » est en effet terminé. Des humains sans mutation naissent même de nouveau. Quant aux mutants d'aujourd'hui, je dirais que ce sont juste les enfants des mutants d'hier.
— A nous, continue Tollen. Pourquoi nous avoir étudiés ?
— Je vous rejoins sur le fait que ce n’était pas exactement un virus. Nous pensions également à quelque chose qui allait provoquer l'apparition d'une nouvelle race humaine, que la race qui allait émerger et devenir dominante était votre peuple. C'est pourquoi nous avons regroupé une centaine de vos congénères pour les étudier. A notre époque, nous redoutions un réchauffement climatique. Chercher la fraîcheur de la nuit était donc une réponse humaine naturelle. Il fallait bien des yeux capables de voir la nuit. A mon tour, combien êtes-vous maintenant ?
— Un peu plus de trois cents, répond Tollen. Mon peuple a été attaqué. Beaucoup sont morts et les autres ont été emmenés ailleurs.
— Je tiens à préciser que nous ne faisons pas tous parti du même peuple ici, dit Hélène. On n'a pas tous les yeux bleus.
— Vous avez fuit pour éviter le Human Rising, dit Richan. Avez-vous réussi ? Aller sur la Lune vous a-t-il protégé ?
— Le chaos a envahi le monde quand les gens ont compris que personne ne serait épargné par ce que vous appelez le « Human Rising », répond le commandant. Nos ancêtres ont eu peur de devenir mutants et ont rejoint l'opération de colonisation lunaire pour quitter ce merdier. Cinq cents scientifiques et ingénieurs sans mutation ont été choisis pour embarquer. L'équipe qui étudiait l'Homo Luminus en faisait partie. Arrivé sur la Lune, tout le monde a respecté une quarantaine stricte d’un mois et personne n'a développé de mutations. On peut donc en conclure que le Human Rising n'a eu lieu que sur Terre. La colonisation a ensuite pu commencer. Nos ancêtres ont apporté avec eux des embryons pour peupler la Lune. Aucun mutant n'est né ; la colonie a prospéré. Nous sommes le fruit de leur travail. Qui a attaqué votre peuple ?
— Des soldats d'un royaume gouverné par un homme cruel, dit Tollen.
— C'est pour tuer cet homme que nous sommes là dit Richan. Sa mutation l'a rendu radioactif. Je veux le faire imploser. Pour cela, j'espère trouver ici de quoi fabriquer un émetteur à protons. Pourriez-vous m'aider ?
— Une mutation radioactive, hum, intéressant ! Nous vous aiderons en échange d'informations sur votre monde. Pourriez-vous vous présenter et préciser vos mutations ?
— Je suis Tollen : un « Homo Luminus ».
— Stesara, fille de Tollen. Je suis née sans mutations. C’est pourquoi je suis traquée par ce roi qui veut la peau de tous les non-mutants.
— Richan : ma mutation me permet de ne plus dormir. Je suis également scientifique.
— Hélène : j'ai trois seins !
Tollen et les autres rient discrètement de sa réponse. Ils comprennent qu'Hélène ne veut pas divulguer son immortalité, après son expérience avec Sylbras.
— Il y a aussi Toba, continue Stesara . C'est aussi un « Homo Luminus ». Mais il n'est pas avec nous à cause de la lumière.
— La petite a construit des lunettes de soleil pour son père, explique Hélène. Mais pas encore pour lui.
— Enchanté tout le monde, dit le commandant. Ce roi est effectivement un obstacle à notre retour sur Terre, s'il chasse les non-mutants.
— Vous désirez rentrer ? demande Richan.
— Maintenant que nous avons un contact sur Terre, nous pouvons y réfléchir. Dernière question : est-ce que le projet Eden a fonctionné ?
— Jamais entendu parler, dit Richan.
— Cela ne m'étonne guère. Ils auraient donné signe de vie sinon. Je vais vous mettre en contact avec un scientifique capable de créer votre arme.
— Très bien, continue Richan. Je vous remercie.
Après ces nombreuses révélations, l'équipe laisse Richan travailler et va se coucher.
Dès le lever du soleil, après un rapide petit-déjeuner, alors que Richan est toujours à travailler dans le laboratoire avec le scientifique de la Lune, Stesara et Toba partent à la recherche du matériel nécessaire pour que la jeune fille fabrique des lunettes de soleil pour son ami.
— C'est vraiment bizarre d'être réveillé en plein jour, dit Toba.
— Tu vas voir, continue Stesara. Avec ces lunettes, tu n'auras plus peur du soleil. En tout cas, ça a marché pour mon père.
— J'ai eu tellement peur quand tu as été enlevée. Que t'ont-ils fait ?
— Ils m'ont conduite dans la capitale. A ce moment-là, le royaume était dirigé par une femme non-mutante. Elle m'a installée dans un palais avec d'autres, comme moi.
— Tu veux dire que je me suis fait du soucis pour rien ? rit Toba.
— C'était pas si idyllique. La Reine a voulu que je fasse des enfants de suite. Elle m'a forcée à trouver un garçon.
— Tu veux dire que tu as...
— Non ! interrompt la jeune fille. Il a essayé de me forcer. Mais je l'ai frappé et me suis enfuie du palais. J'ai ensuite rencontré Hélène qui m'a aidée à retrouver mon père.
— Cela a dû être horrible.
Toba prend les mains de Stesara.
— Je suis désolé de n'avoir rien pu faire, continue le jeune homme.
— Tu as donné mes lunettes à mon père ; c'est déjà beaucoup !
— Je ne veux plus qu'on soit séparé, pleure Toba.
Stesara sèche ses larmes de ses mains et l'embrasse tendrement.
De son côté, Tollen fait visiter son village à Hélène. Il lui présente sa façon de vivre, de se nourrir, de s'éduquer et de se divertir. La journée s'écoule doucement. Puis tout le monde se réunit pour prendre un bon dîner.
— Tout va bien de ton côté ? demande Tollen à Richan.
— Oui, répond le scientifique. On a tout ce dont on a besoin. D'ici une petite semaine, ça devrait être bon.
L'équipe se restaure. Après le repas, Richan va se coucher pour pouvoir reprendre le travail tôt le lendemain. Stesara et Toba passent ensemble la soirée à regarder les étoiles. Hélène et Tollen se retrouvent seuls à table.
— Je n'ai pas eu l'occasion de te remercier Hélène, dit Tollen.
— Me remercier pour ?
— M'avoir conduit à la capitale et aidé à retrouver ma fille.
— Et causer la mort de tes amis ?
— Arrête, dit-il, ce n'est pas ta faute. C'est à cause de moi si Sylbras est devenu immortel.
— On est tous les deux des monstres alors, rit l'immortelle.
— On va corriger ça : on tuera Sylbras et on sauvera mon village.
— Laisse-moi la première partie ; je te laisse la seconde.
Helène et Tollen trinquent, déterminés à en finir avec le Nouvel Ordre.
— Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas retrouvée au calme, à ne pas me soucier des dangers extérieurs. Je comprends pourquoi tu as dû te sentir si bien même si vous avez un mode de vie assez frugal.
— Oui, nous étions heureux !
— Parle-moi de la mère de Stesara. Comment était-elle ?
— Elle est morte en lui donnant la vie. Ce sont des choses qui arrivent assez souvent ici. Mais je sais que Mitisen vit désormais à travers Stesara qui a sa douceur, sa gentillesse, son envie d'aventure et son dévouement envers les autres.
— Trinquons à Mitisen, dit Hélène en levant son verre. Elle devait être une femme extraordinaire.
Les deux amis boivent de nouveau.
— J'ai moi aussi perdu des proches, confie Hélène. J'ai aussi vécu en communauté il y a très longtemps. J'ai même eu un mari et des enfants. Un jour, mes enfants ont eu le même âge que moi puis ils sont devenus plus vieux. Mon mari est mort d'un cancer. Mes enfants ont continué de vieillir. J'ai perdu l’espoir qu'ils développent la même mutation que moi. J'ai donc quitté le village : une mère n'a pas à voir ses enfants mourir. Ce n'est pas dans l'ordre des choses. Elle devrait passer ses derniers jours avec ses propres enfants et petits enfants.
— Tes enfants ont eu une belle vie. C'est l'essentiel. Après ça, tu n'as plus jamais vécu en communauté ?
— Non, j'ai continué ma route seule, sans attache.
— Je sais que je ne pourrai pas t'accompagner indéfiniment. Mais je serai ravi que tu fasses une partie de ton voyage avec moi. Même si à l'échelle de l'éternité, ce n'est qu'un petit instant.
Hélène s'avance vers Tollen, s'assoit sur ses genoux et lui donne un baiser langoureux. Tollen se lève, emportant la jeune immortelle. Il balaie d’un revers de main la table du repas et y dépose Hélène. Les deux amis, maintenant amants, font l'amour sensuellement et vigoureusement à la fois. Ils rejoignent ensuite la même chambre pour continuer plus intimement toute la nuit.
Au réveil, Hélène ouvre les yeux aux cotés de Tollen.
— J'ai passé l'une des meilleures nuits de toute ma vie, du moins, de ce que je me souviens.
— On pourrait en passer encore bien d'autres, répond Tollen.
— Il ne faut pas que tu tombes amoureux de moi, lui dit Hélène.
— Je sais. Profitons juste de l'instant présent.
Hélène serre très fort Tollen dans ses bras. Elle n'avait pas été aussi bien depuis longtemps.
Quelques jours plus tard, Hélène rejoint Richan dans son laboratoire.
— Salut doc' ! Où t'en es de ta super arme ? demande Hélène
— Je devrais avoir fini d'ici deux jours, la rassure Richan.
— J'ai une question à te poser.
— Je t'écoute.
— Est-ce que cette arme pourrait me tuer aussi ? interroge Hélène
— Pourquoi dis-tu ça ?
— J'ai vécu suffisamment longtemps. Il est temps que je réfléchisse à comment partir.
— Cet arme n'aura d'effet que sur Sylbras à cause de sa mutation, annonce le scientifique.
— Mais ça provoquera une explosion ? Du genre nucléaire ? Si je suis près de Sylbras au moment où il implose, je risque d’être désintégrée aussi, non ?
— Si tu es proche de lui, j'imagine que oui. Si toutes tes cellules disparaissent en même temps, elles n'auront pas le temps de se régénérer.
— Très bien ! Ne dis rien aux autres surtout.
Hélène quitte le laboratoire.
Deux jours plus tard, Richan rejoint le reste de la troupe avec son arme à la main.
— Elle est prête, dit-il, fier de sa création. Bien sûr, je n'ai pas pu la tester. Normalement, tout devrait aller. Mon homologue lunaire pense pareil.
— Super ! dit Tollen. Ne reste qu'à trouver Sylbras !
— L'explosion détruira tout sur un rayon de quinze kilomètres. Il va falloir isoler Sylbras.
— Je m'en occupe, dit Hélène. On se rend dans son palais ; je le kidnappe et je l'emmène dans un désert. Ensuite boum !
— Tu n'auras pas le temps de quitter le champ de l'explosion, prévient Tollen.
— Ne t'inquiète pas ! Je risque rien.
— Tu oublies que Sylbras est radioactif. Il ne se laissera pas enlever comme ça.
— Il peut bien m'irradier. Je suis habituée à la douleur. Je ne risquerai rien.
— C'est sur toi seule que repose le reste de notre plan, conclut Richan.
— Que voulez-vous ? C'est moi l'héroïne de cette histoire.
— On peut t'aider à entrer dans le palais, continue Tollen. Il sera bien gardé ; tu auras besoin d'aide.
L'équipe prépare ses affaires et s'apprêtent à quitter le village de Tollen. Toba, qui a maintenant des lunettes similaires à celles de Tollen, peut sortir ; il décide de les accompagner.
— Habille-toi bien, dit Tollen au jeune garçon. Ta peau n'est pas habituée au soleil ; tu dois la protéger.
Avant de partir, Richan emporte une radio de poche avec laquelle communiquer à tout moment avec les enfants de la Lune. Ainsi, il pourra les renseigner sur la situation sur Terre.
— Très bien ! dit Tollen. Allons sauver notre peuple et tuer ce roi immortel !